LE GREC ANCIEN A L'UNIVERSITE DE NEUCHATEL

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Une analyse de la pétition pour le maintien du grec à l'Université a été faite quelques mois plus tard par la responsable de ce site, Nathalie Duplain, dans le cadre d'une formation post-grade à l'IDHEAP. Cette analyse est disponible sur ce site. Elle retrace les événements et s'intéresse à deux aspects: les échos de cette pétition dans la presse (ou comment de pétition en ligne, elle est passée à envoi massif de mails) et aux signataires de cette pétition (provenance, profession, milieu académique ou non). 

Téléchargez l'analyse (PDF)

UN GRAND MERCI A TOUS CEUX QUI ONT TENTE DE SOUTENIR CETTE CAUSE

15.03.2005

  • 1535 : une bible, traduite en français pour la première fois à partir des originaux hébreux et grec en français, paraît à Serrières.
  • 1840 : Charles Prince donne un cours sur les Choéphores d’Eschyle et sur la République de Platon dans le cadre de la Première Académie de Neuchâtel
  • 2005 : la chaire de grec ancien de l’Université de Neuchâtel est supprimée

Thierry Béguin avait tort quand il déclarait, le jour où le Conseil d’Etat a transmis le plan d’intentions de l'Université de Neuchâtel au Grand Conseil, que ce n’était pas parce que l’on supprimait une chaire de grec que l’on allait pour autant sombrer dans la barbarie. Il avait tort, car nous sommes déjà dans la barbarie. Le déroulement de l’ensemble de la procédure visant à l’acceptation du plan d’intentions en est le témoin. On peut en voir deux signes au moins.

Un déficit démocratique s’est manifesté de manière inquiétante. Tous ceux qui ont voulu s’exprimer sur la suppression de ces enseignements, qu’il s’agisse des institutions internes à l’Université, des personnes qui ont signé les diverses pétitions, des étudiants qui sont descendus dans la rue, n’ont pas été entendus. Le plan d’intentions a été conduit comme un rouleau compresseur, écrasant au passage toute possibilité de dialogue. Comme l’a rappelé le professeur Denis Knoepfler dans sa lettre ouverte (voir sous Documentation), les Grecs avaient déjà perçu les dangers qui guettaient la démocratie. Les bourdons ambitieux de Platon sont-ils déjà à l’œuvre ?

De plus, le plan d’intentions a été adopté parce qu’aux yeux de beaucoup de décideurs, il paraissait raisonnable. Là aussi, les Grecs nous ont mis en garde contre une dictature de la raison. La raison n’est qu’un outil de la pensée parmi d’autres. Mais un excès de raison conduit à la déraison. Afin de mettre en garde leurs concitoyens, les Tragiques grecs ont présenté sur la scène du théâtre d’Athènes la figure du roi de Thèbes, Penthée ou Créon, qui met la raison, sa raison, au-dessus du tout, conduisant finalement sa cité dans le chaos. Au roi de Thèbes, ils ont opposé la figure de Dionysos, le désordre bienvenu qui permet à l’ordre de se régénérer. La science actuelle a aussi besoin de manifestations bachiques, tant le danger de la voir progresser sans garde-fou est grand. Qu’on se souvienne des paroles de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Notre système d’éducation ne peut pas être bâti uniquement avec une conception utilitariste. Il doit veiller à entretenir ici et là des niches de pensée critique, des connaissances qui, de prime abord, n’ont pas une application directe, mais qui, à long terme, portent leurs fruits. Le grec ancien fait partie de ces connaissances qui interrogent plus qu’elles ne répondent.

On se plaît souvent à égrener comme une litanie sans fin tout ce que nous devons aux anciens Grecs : la philosophie, l’histoire, le théâtre, les manifestations sportives. Et cela n’est peut-être pas si utile, car nous devons aussi aux Egyptiens, aux Babyloniens, aux Romains, aux Arabes. Et à prier ce chapelet, on en oublie le véritable rôle de la Grèce dans notre culture. Celle d’un miroir qui a permis à l’Occident de se penser et de connaître des révolutions intellectuelles comme la Renaissance ou les Lumières. En ces temps sombres, la véritable question n’est pas tant de savoir ce dont nous avons hérité des Grecs de l’Antiquité, mais ce qu’ils nous apporteront encore dans le futur. Et pour que cela soit possible, il faut que la connaissance de leurs textes soit répandue et disponible.

Alors que tous ceux qui ont une connaissance du grec ancien prennent dès aujourd’hui leur bâton de pèlerin et se mettent à la partager.

 

TRAGEDIE GRECQUE

Plusieurs théâtres français ont mis a l'affiche des tragédies grecques

Jean-Pierre Vernant rappelle, dans les colonnes du Monde, que la tragédie antique "a inventé l'homme déchiré, qui s'interroge sur ses actes"

SAVEZ-VOUS QUE...


... la première bible en français traduite à partir des textes originaux hébreux et grecs a été imprimée à Serrière, près de Neuchâtel? Cette traduction a été faite par Olivétan, à l'intisgation de Farel.

Pour en savoir plus:

Olivétan (Musée virtuel du protestantisme français)

La Bible d'Olivétan (Histoire de la Bible)

LE GREC ANCIEN SUR INTERNET

Le grec ancien et l'ensemble des Sciences de l'Antiquité sont très présents sur Internet. Voici l'adresse de plusieurs portails:

Perseus
Perseus est une bibliothèque virtuelle pourvue d'outils d'analyse morphologie et de dictionnaires en ligne.

Diotima
Diotima offre des ressources sur les études genre (gender studies) dans le champ des Sciences de l'Antiquité.

Bibliotheca Selecta
Ce site offre d'importantes ressources en français.

QUI A SIGNE LA PETITION POUR LE GREC?

Dans la pétition en ligne en français, une signature sur deux provient d’une personne qui n’a pas un lien direct avec le monde académique. C’est peut-être le signe que la société civile souhaite entrer dans le débat du développement actuel de la science et de la connaissance. Il est possible que, si le développement des domaines qui trouvent une application directe, qu’il s’agisse des nanotechnologies ou de l’analyse des processus sociaux actuels, semble à tous souhaitable, voire nécessaire, il se trouve une part non négligeable de la société qui considère que l’on doive conserver au sein des hautes écoles, des branches qui permettent une réflexion en profondeur sur l’humanité.